Editorial d'Orsay
Cette grande semaine Sainte, que nous commémorons chaque année, est la semaine la plus importante que la terre ait connue et connaîtra, car l’homme voué à la perdition et à une mort éternelle certaine, voit jaillir l’inimaginable d’un Dieu caché sous le voile d’une humanité...
«comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. » (Is 53,2-3). Ainsi, Isaïe avait déjà tout dit ; il avait prophétisé l’inconnaissable, donnant le sens profond des événements qui se sont déroulés sur la Croix : « En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous. » (Is 53,4-6).
Ainsi, cette grande victoire sur la mort, le Christ en a payé le prix fort, mais ce fut pour une victoire totale et définitive, privant le démon de son butin et donnant à l’homme ce qu’il ne pouvait même pas imaginer. Qui aurait pu imaginer une telle chose ? Qui aurait pu même simplement la croire possible, si Jésus ne l’avait pas réalisée sur le bois de la Croix ? C’est la confiance, qui doit jaillir de nos cœurs, comme l’ont vécue les saints, à commencer par la Vierge Marie, qui, malgré une souffrance indicible dans son cœur, a partagé celle de son Fils bien-aimé. Demandons-lui à l’aube de cette semaine sainte de nous prendre dans son cœur immaculé pour nous plonger dans celui de son Fils bien-aimé à la source vive de la Miséricorde divine.
Abbé Thierry Delumeau, paroisse St Léger en St Maixentais